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Sur les traces de ...
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  • Sur les traces de qui vont m'emmener mes prochaines recherches ? C'est ce que je vous propose de découvrir, au rythme de mes recherches, de mes avancées généalogiques : le quotidien (ou presque) d'un généalogiste successoral.
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9 octobre 2010

Sur les traces de ... Melle ORANGE

Important : tous les noms des personnes sont modifiés.

Melle ORANGE m'a causé du souci, beaucoup de souci. Pendant trois semaines, elle a été mon obsession. Bon ... n'exagérons rien. Disons que lorsque je commençais la journée je me disais : "où vais-je bien pouvoir la chercher". Et à force de réfléchir, d'imaginer son parcours de vie, je l'ai retrouvé. Mais cela n'a pas été simple.

Tout a commencé lorsque j'ai récupéré un dossier ... particulier. Ces dossiers là, on préfèrerait qu'ils aient été finis avant que l'on soit arrivé dans l'entreprise. Mais pas de chance : il m'attendait bien gentiment sur mon bureau le jour même de mon embauche. Je l'ai ouvert et j'ai tout de suite su que cela ne serait pas une partie de plaisir. Lorsque l'on récupère un dossier déjà commencé la plus grosse difficulté est de se l'approprier. Ce n'est pas notre écriture, ce n'est pas votre signalétique, ce ne sont pas vos "têtes", votre "gens", vos "personnes". Vous prenez le train en marche et c'est franchement pas agréable.

Une fois l'effort effectué, le dossier paraît bloqué sur deux points. Une première tête (les têtes sont les enfants des arrières grands parents du défunt) semblait "indescendable", quant à l'autre, bien qu'il y ait plus d'espoir, son sort paraissait tout aussi funeste. C'est celle ci qui nous intéresse. Je lis et relis encore les différents éléments que nous avons déjà en notre possession. Une piste se dessine. Après avoir consulté à nouveau la déclaration de succession des parents, je trouve que la fameuse "tête" qui bloque a été domestique dans un petit patelin nommé "Boulieu les Annonay" en 1919.

L'espoir revient. Je prévois, la semaine d'après, un déplacement dans l'Ardèche, d'abord aux archives départementales, afin d'y éplucher les recensements de population (qui ont lieu tous les 5 ans). J'espère la retrouver dans celui de 1921, soit deux ans après la date où elle était domestique à Boulieu les Annonay. Mais, une fois sur place, je fais chou blanc.

Au passage, je fais la découverte d'un nouveau département de France que je n'avais fait que longer via l'autoroute : l'Ardèche. Tout est vert, tout est naturel. Même les maisons s'incrustent dans le paysage. Par contre, on se rend compte que c'est une région isolée. Privas, l'une des deux plus grandes villes d'Ardèche, est situé à 15 à 20 minutes de l'autoroute et desservie par une route de montagne faite de virages et autres coudes. Du pur bonheur pour le conducteur ... Et une fois à Privas, cela ne va pas mieux. Certes, la ville fait penser à un petit village provençal mais c'est bien là aussi son défaut. En traversant la ville, je me suis dit que je n'étais pas si mal que ça là où j'ai atterri.

Me voilà parti de Privas, prenant la direction de Boulieu les Annonay, petite commune du nord de l'Ardèche. Je découvre un peu les alentours. Des terrains à vendre, des maisons qui se construisent : les environs sont vivants et je suis étonné.

Il est 13h30 et il est l'heure pour les petits de retourner à l'école et bien sûr le seul parking de disponible est en face de l'école. J'assiste ainsi pendant quelques minutes au balai incessant des voitures des parents d'élèves.

A la mairie de Boulieu, on m'installe, comme souvent dans les petites mairies, dans la salle du conseil municipale : une grande table ovale, marron, comme les meubles de nos grands parents. Au mur, le portrait du président de la république. Je m"installe et j'effectue les allers retours incessants avec le secrétariat pour obtenir les documents qu'il me faut. Je ne trouve rien. Sauf dans le dernier registre que je consulte : je tombe sur un certain Olivier ORANGE, né à Annonay mais dont les parents résidaient à Boulieu les Annonay. Il faut faire vite. J'appelle la mairie d'Annonay pour connaître les parents de cet Olivier ORANGE mais la mairie refuse de me les communiquer par téléphone. Je dois faire vite parce qu'il ne me reste plus qu'une heure et demi avant la fin de la journée. J'appelle mon bureau à Lyon. Je demande à la secrétaire d'envoyer un fax à la mairie d'Annonay et d'insister pour qu'ils répondent dans l'heure. Je rappelle la mairie d'Annonay pour leur rappeler que c'est urgent. Au bout d'une demie heure, la secrétaire me rappelle : j'ai le nom des parents. Ce ne sont pas les bons mais je ne suis pas étonné. L'enfant est né en 1962, alors que Melle ORANGE est née théoriquement au début du siècle.

Je quitte l'Ardèche, le sentiment du "devoir" accompli mais sans résultat. C'est pas aujourd'hui que Melle ORANGE me sortira de la tête.

Mais je me prévois quand même une demie journée à la mairie de Saint Etienne pour effectuer diverses tâches et je me dis que je tenterai de voir s'il n'y a des enfants ORANGE qui pourraient être d'elle. Je me focalise sur Saint Etienne parce qu'une de ses soeurs s'y est mariée et je me dis que c'est ma dernière chance. Cependant, je n'y crois guère. Je suis prêt à laisser tomber juste après cette dernière vérification.

Jeudi matin, je suis à l'hôtel de ville de Saint Etienne : un grand bâtiment blanc, sur lequel est accroché les portraits des otages du moment. J'emprunte les grands escaliers qui mènent à l'entrée. C'est ma seconde visite, je me dirige donc directement dans la bonne salle. Et je tape "O R A N G E" sur le moteur de recherche de la mairie de St Etienne qui est, avouons le, très bien fait ! Je sélectionne d'abord les mariage. Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs, vu que je prévoyais de faire les naissances. Je tombe sur un premier mariage d'un certain RURAL avec une certaine ORANGE. Il s'agit de la soeur de Melle ORANGE. D'autres mariages figurent dans la liste et puis je tombe sur un mariage d'un certain AVANT avec une certaine ORANGE. Je clique et là je découvre les noms et prénoms des parents.

Melle ORANGE se prénommait Marie Louise. Elle s'est mariée à St Etienne et a probablement eu des enfants. Je cherche. Sur 50 ans, je n'en trouve qu'un. Vu que Melle ORANGE et Mr AVANT sont morts sur Saint Etienne, il y a peu de chance pour qu'il y ait d'autres enfants. Je décide de creuser la piste de cet enfant. Je découvre qu'il s'est marié à Saint Etienne, et qu'il est décédé en avril 2008, soit un mois après la personne dont je fais la succession. Cela signifie que l'enfant en question est décédé après le défunt et donc qu'il aurait dû hériter. Comme il est décédé, ce sont ses enfants qui vont hériter. Je lui trouve un enfant et un seul, toujours en vie. Voilà, ma tête est descendue. Il faudra quand même vérifier tout ça mais la mystérieuse Melle ORANGE est finalement Mme AVANT, femme, maman et grand mère alors qu'elle aurait pu demeurer une inconnue dont on aurait zappé la vie, à défaut de résultats dans nos recherches.

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